• La Mauritanie = 50 ° à l'ombre mais il n'y a jamais d'ombre !

    Jeudi 17 octobre – Repos à Nouâdhibou

    La Mauritanie 55 ° à l'ombre mais il n'y a jamais d'ombre !

    La Mauritanie 55 ° à l'ombre mais il n'y a jamais d'ombre !

      

    Ce matin, lessive, lavage Bamako, révision et nouvelles sur Internet. A midi, je mange dans une petite gargote Africaine un Tiéboudienne (riz au poisson). Ensuite, hygiène oblige, je vais me faire faire une petite coupe de cheveux chez un coiffeur Guinéen. J'en profite pour lui demander une adresse pour faire recoudre ma toile de tente. Pas de problème : il m'emmène chez un de ces copains tailleurs qui me répare ça pour une somme symbolique. Ensuite, je cherche un bout de tube creux pour réparer mes arceaux. Je fais une paire de boutique de plombiers sans succès et un jeune black vient vers moi puis me guide chez des quincailliers. On en fait au moins une dizaine sans rien trouver. Alors, je lui dis en plaisantant "il faut absolument que tu me trouves de quoi réparer car on m'a assuré qu'en Mauritanie tout était possible" ; ça l'a bien fait rire et finalement, à force de chercher, nous trouvons ce qu'il me faut. Je lui propose de lui offrir à boire. Il refuse et me dit "c'est toi qui viens chez moi. J'habite seul, je suis plombier à mon compte car avant j'étais exploité par un patron et les blacks ne sont pas respectés ici. Alors j'ai préféré travailler pour moi". Il me présente son apprenti et lui glisse un billet pour sa journée. Ici, les billets se mettent dans les poches et sont dans un très mauvais état. Ils sont tous recollés plusieurs fois, parfois avec de l'adhésif noir ou bien on vous donne les deux morceaux séparés, en vous montrant que les numéros sont bien identiques. Nous montons ensuite chez lui, il se surnomme "hibou". Il est d'origine sénégalaise mais né à Nouakchott. Il adore le sport mais ici, il n'y a aucun équipement. Alors, il se lève le matin à six heures pour courir avant de partir au travail. Il m'explique que son plafond s'est écroulé un peu hier. En effet, le plâtre s'est détaché sur deux mètres de diamètre mais ça ne l'affole pas plus que ça. Il me présente ses voisins et copains, qui viennent tour à tour dans cette petite pièce qui lui sert de chambre et de cuisine, où se trouve une minichaîne car il est fan de bonne musique (et surtout de reggae). Il fait le thé pour tout le monde et me sort l'album photo pour me présenter toute sa famille. Puis nous nous donnons rendez-vous pour manger ensemble demain car c'est son jour de repos. En Mauritanie, la semaine commence le dimanche. Ce soir, je mange avec le Breton, dans un petit resto tenu par une Maïté marocaine, très gentille. En ville, c'est encore plus folklo que le Maroc, les taxis sont des R12 ou des R4 encore en plus mauvais état, on se demande comment ça roule. Les rues ne sont pas goudronnées. Avec les voitures se côtoient ânes, chèvres et moutons, qui se nourrissent des papiers gras et plastiques qui traînent de partout. Pendant que j'écris du camping, je suis en même temps en train d'exterminer des fourmis grosses cinq fois comme les nôtres. Je n'ai pas envie de me faire dévorer cette nuit mais plus j'en écrase, plus il y en a. Ensuite, en discutant avec mon compagnon de route, nous décidons d'un commun accord de ne plus continuer à rouler ensemble car nous n'avons pas la même vision des choses. Comme quoi, pour partir à deux, il doit falloir vraiment bien se connaître.

    Vendredi 18 octobre – Repos à Nouâdhibou 

     

    Aujourd'hui, je pars avec Bamako, sans ses sacoches, en direction de la plage, pour découvrir un immense cimetière de bateaux fantômes. C'est impressionnant, il y en a des centaines dans la Presqu'île, à moitié immergés ou couchés sur le flanc, suivant la marée : quel gâchis ! Le soir, je me rends chez mon ami "hibou", on boit le thé obligatoire, un peu de musique et il m'emmène à un restaurant Libanais manger un couscous au dromadaire. Lui ne prend qu'un sandwich. Ensuite, c'est la tournée de toutes les familles black de sa connaissance. Nous nous rendons chez un de ses amis de travail, qui me demande comment va la France. Nous retirons nos chaussures et entrons dans une pièce. Sur le sol recouvert de tapis, sept hommes assis en tailleur mangent tous dans la même gamelle, de la main droite, un mélange de viande et de pâtes. Hibou me fait signe de les contourner par la gauche et de venir m'asseoir. Aucun ne nous jette un regard, imperturbables. A côté de nous, à part, une vieille femme égraine un chapelet. Et trois bébés sont couchés à même le sol. Une fois le repas terminé, les hommes s'installent sur des coussins, pour regarder une vieille série télévisée. Personne ne parle. De temps, en temps, un petit rire en rapport avec le feuilleton... Et, mon copain, qui a dû se rendre compte que ça m'ennuyait un peu, me propose de partir. Nous sortons comme nous sommes entrés, sans aucune réaction de la salle. Une fois sorti, il me dit "dans le lot, il y avait un frère à moi" (surprenant, ils ne se sont même pas parlés). J'ai su ensuite que son père était marabout et qu'il avait plusieurs femmes, donc beaucoup de demi-frères et sœurs. Nous allons ensuite dans une petite cabane marquée "Cafétéria", vers un autre copain à lui, où il prend son petit déjeuner du matin. Sur des étagères en planche, des centaines de petites boîtes de Nescafé, du lait en poudre et des œufs dans une crasse incroyable. Des vieilles pages de magazines jaunies accrochées au mur... Et ici, on peut prendre café, thé ou manger une omelette. Nous continuons notre périple tard dans soirée jusqu'à ses voisins, dans une toute petite pièce où ils vivent à dix. Tapis de partout au sol et tentures sur les murs. Des rideaux font office de séparation. On boit le thé à la menthe et discutons en même temps que la télé joue. De temps en temps, une blatte traverse la pièce sans inquiéter personne. Tous les gens qui vivent dans ce petit immeuble sont locataires et c'est "Hibou" le responsable. Tous les voisins lui donnent l'argent qu'il remet lui-même au propriétaire. Avant de me dire au revoir, il me donne une adresse de sa famille à Nouakchott, pour me faire héberger. De retour au camping, super, il y a un concert de djembé pour finir la soirée. Cette nuit, je décide de coucher à l'extérieur, dans le hamac. Car dans la tente Maure, nous nous faisons dévorer par les puces de sable, cafards et fourmis.

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    Mon ami Hibou

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    Cimetière de bateaux

    Samedi 19 et dimanche 20 octobre - Transfert Nouâdhibou -> Choum (400 Km en train) et Choum -> Atar (120 Km en 4x4)

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    Le plus grand train du monde et gratuit en plus si vous réussissez à monter

    dans un wagon benne !

    La Mauritanie 55 ° à l'ombre mais il n'y a jamais d'ombre !

    La Mauritanie 55 ° à l'ombre mais il n'y a jamais d'ombre !

    C'est parti pour 400 km en plein désert !

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    Chech obligatoire avec la poussière

     

    Ce matin, j’apprends que les musiciens d’hier soir se sont fait confisquer tout leur matériel de musique par la police car ici, il leur fallait une autorisation spéciale du préfet (imaginez une rave partie en Mauritanie !). Je vais faire quelques provisions pour aller prendre le plus grand train du monde, qui doit partir en principe à 15 heures pour m’emmener à Choum. Une cabane en béton, qui était un ancien contrôle de police fait office de gare. Dans ce vieux dépôt, des femmes et des enfants vendent quelques friandises, bouteilles d’eau et coca, des petits sacs en plastique remplis d’eau fraîche ou de bissap avant d’être noués. Ça se vend énormément ici car ce n’est vraiment pas cher et désaltérant. On perce un angle du sac avec les dents pour aspirer le liquide. Le bissap est une boisson sénégalaise d’une couleur rougeâtre, faite à base d’une fleur qu’on fait macérer dans l’eau sucrée. Les Africains attendent le convoi depuis le matin alors que l’heure de départ annoncée n’est jamais respectée ici. Dans le meilleur des cas, c’est plusieurs heures de retard. Ils sont très patients. On fait le thé, on discute, tout le monde s’étale le long des voies. Des ânes avec leurs charrettes, surchargés, font plusieurs voyages jusqu’aux rails, en évoluant très difficilement dans le sable. Et, au lieu de pousser la charrette pour les aider, on les tape tant qu’on peut. On voit de tout : sacs de céréales, frigos, chèvres, tout ce que l’on peut imaginer. A 15h30, le train arrive plein de minerais ; il est impressionnant. Ce train, unique au monde, compte 200 wagons pour deux kilomètres de long. Il y a plusieurs locomotives en tête ainsi qu’à l’arrière pour pousser. Il vient de Zouerate, à 650 kilomètres d’ici et il n’y a qu’une seule voie. Après avoir été vidé de tout son contenu, il revient devant nous et, tellement il est long, on dirait qu’il ne va jamais s’arrêter. Il y a seulement deux wagons de voyageurs en queue de train. Tous les autres sont des wagons de transport et sont gratuits. Pour monter dedans, il y a une échelle mais c’est très haut. Heureusement, le Breton est venu m’aider pour voir en même temps comment ça se passait. Ce sera son tour dans quelques jours. Un routard Espagnol qui parle assez bien le français et se rend au Burkina Faso avec seulement un sac à dos (car il voyage avec les moyens locaux) monte aussi avec moi. On se fait passer Bamako et les bagages puis nous aidons des Mauritaniens, qui nous font passer d’énormes ballots de sacs de toiles vides. Une jeune fille, d’environ quinze ans et son petit frère accompagnent ces bagages. Il y a énormément de poussière au sol et contre les parois. Dans le wagon, d’un côté on fait du thé sur un petit réchaud, c’est le folklore. Le train, sans aucun avertissement, démarre alors que des bagages circulent encore. Et, c’est parti dans des grincements et un nuage de poussière. Incroyable ! Il prend de la vitesse et c’est ensuite la poussière de sable qui s’élève au-dessus du convoi. Pour voir le paysage, il faut jongler d’un côté à l’autre, suivant la direction du nuage. Je mets Bamako sur le dos pour qu’il ne tombe pas et, heureusement que j’avais mis les protections sur les sacoches. Au début, on fait attention de ne pas se salir. Ensuite, c’est peine perdue car nous sommes tous noirs. Alors, on se couche par terre pour essayer de se reposer mais il ne faut pas compter dormir car, de temps en temps, des chocs brutaux vous rappellent à l’ordre. On dirait que tout déraille. Au début, c’est vraiment impressionnant. Lorsqu’il tourne, nous n’avons plus la fumée et nous voyons la tête du train. C’est superbe, au milieu d’un paysage complètement désertique, avec ses dunes de différentes couleurs. De temps en temps, une petite oasis, des campements de nomades ou un petit village perdu au milieu de rien. Quelquefois, au bord de la voie, des wagons pliés et des rails tordus nous montrent que ça déraille parfois ! De temps en temps, il s’arrête vers des petits villages mais sans jamais s’annoncer, autant pour l’arrêt que pour le départ. Alors, il ne vaut mieux pas descendre pour se dégourdir les jambes. Pour la pause pipi, c’est dans le wagon, pas le choix ! La jeune qui est avec nous, sans aucune gêne et tout naturellement, s’accroupit dans un angle et laisse s’écouler un petit ruisseau, heureusement vite recouvert par la poussière. Il paraît que dans le wagon passager c’est encore pire car il y a plus de monde. En soirée, la fatigue nous gagne et chacun essaie de s’allonger comme il peut. Je me mets sur le dos, comme Bamako, dans une position très inconfortable, une moitié sur les sacoches et l’autre sur la ferraille. J’ai faim. Je fais une tentative de sortir un sandwich mais je me rends compte qu’il y a autant de poussière à l’intérieur de mes sacoches qu’à l’extérieur, alors tant pis. Le convoi s’arrête dans deux ou trois petites gares dans un fracas indescriptible et, à peine cinq minutes, et ça repart. Nous ne savons même pas où l’on est. Tout à coup, nous sommes à moitié endormis puis, un autre arrêt me rappelle à l’ordre. Il est une heure du matin. Un peu inquiet, je réveille l’Espagnol et les deux jeunes Mauritaniens car je pensais qu’ils connaissaient les villages. Et, personne ne peut nous dire où l’on est. On regarde par-dessus le wagon. Quelques 4x4 viennent de la queue de train mais pas de bousculade. Donc nous pensons que nous ne sommes pas arrivés à destination. Dans le doute, l’Espagnol descend quand même voir et, tout à coup, je le vois revenir en courant, en me hurlant « Choum, Choum, Choum ». Alors que ça commence à démarrer, affolé, je lui passe vite Bamako. Je jette toutes mes sacoches d’en haut, son sac à dos mais le train. Commence à prendre de la vitesse alors, je saute vite de toute la hauteur et fais un superbe roulé boulé au bord des rails ! Je me demande comment je ne me suis rien cassé (me faire ça, à mon âge !). Ensuite, la jeune fille nous appelle. Elle n’arrive pas à descendre. Son frère, lui, s’est débrouillé. L’Espagnol est déjà remonté entre les deux wagons et me la fait passer tête en bas ! Là, c’était trop chaud, on a pris beaucoup de risques. Par contre, tous leurs bagages sont restés dedans. Enfin, on s’en tire quand même bien !

    Maintenant, c’est une autre aventure : le harcèlement des chauffeurs de 4x4 commence. Car, pour aller à Atar, il y a 120 kilomètres de piste apparemment impraticable en VTT. Un ancien évalue tous les bagages à l’œil et annonce les prix. Pour moi, il a beaucoup de prétention et m’annonce une valeur dix fois supérieure à celle annoncée sur mes guides touristiques. Pour l’Espagnol et son pauvre sac à dos, c’est la même ! Alors, nous sommes très solidaires et nous lui faisons comprendre que ce n’est pas parce que l’on est Européens que l’on doit payer pour les Africains, que nous ne sommes pas pressés et que nous allons camper ici. Après une heure de prise de tête, il nous fait dire que c’est bon, nous avons gagné. Ensuite, encore une heure pour tout charger. Bamako est attaché à l’arrière et nous, nous sommes une quinzaine sur les bagages ; l’Espagnol et moi en équilibre car les Mauritaniens et niennes ont déjà pris leur aise en squattant les meilleures places. J’ai une fesse sur un sac, l’autre sur un jerrican, les pieds d’une fatma sur moi, la fumée d’un ancien dans la tronche et les pieds dans le vide, que je suis obligé de vite retirer car, à plusieurs reprises, les buissons ont frôlé la carrosserie. Dans une position inconfortable, à un moment, je prends une super crampe à la cuisse et, comme je peux, j’étire ma jambe, qui arrive sur la fatma qui m’insulte dans sa langue ! Ces 120 kilomètres m’ont paru interminables, avec cette piste de tôle ondulée, de sable et de rochers. Nous arrivons enfin, à 5h30 du matin et il nous pose n’ importe où au milieu d’Atar. L’Espagnol et moi, autant fatigués l’un que l’autre, sommes paumés. Il nous faut trouver le camping Bab Sahara, dans lequel nous avions prévu d’aller. Comme le messie, un black arrive à pic et nous propose ses services. Quelle chance, en se rendant à son travail, il tombe sur nous par hasard. Il nous annonce déjà que le camping que nous cherchons est fermé car les propriétaires sont partis mais qu’il connaît la meilleure auberge de la ville, qui fait aussi camping, et la moins chère. Tellement fatigués, nous le suivons tel des robots. Mon compagnon n’arrive plus à porter son sac. Il le pose par-dessus les sacoches de Bamako qui, lui, très costaud, porte 15 kg de plus sans rechigner. Et puis, au moins un kilomètre plus loin, nous arrivons enfin à son camping auberge, autour d’une véritable décharge. Ça sent très mauvais et nous sommes attaqués par les mouches. Le patron, sûr de lui, nous annonce un prix trois fois plus cher que ce que nous devions payer. En plus, il est déjà 6h30 et il veut nous compter une nuit. Nous demandons à voir les douches, il n’y en a pas. Alors, prise de gueule avec l’aubergiste qui nous dit qu’on ne trouvera jamais mieux ailleurs. Et, lorsqu’il aperçoit mon guide du routard à la main, il me dit que les guides sont faux car ils ne passent même pas de partout : "la preuve, il n’est même pas dessus !". Nous envoyons ensuite balader le faux guide qui avait en plus le culot de nous raccompagner en direction du camping que nous cherchions alors qu’il nous avait affirmé qu’il était fermé. Nous nous débrouillons donc seuls, avec le plan et, à sept heures, nous arrivons enfin et les propriétaires sont bien là. Après avoir pris un bon petit déjeuner, il me faudra deux douches pour enlever toute la saleté. Et, je vide toutes mes sacoches, pleines de poussière, pour laver mes affaires une à une. Ensuite, toilette de Bamako. J’avais eu la mauvaise idée de le laver et l’huiler avant de prendre le train (catastrophe). Le camping se nomme Bab Sahara et les propriétaires sont Germano-néerlandais, lui connaît très bien le désert alors, je lui demande pleins de conseils pour la suite de mon périple. L’Espagnol, lui, est mal en point et dort toute la journée. Le soir, je mange avec trois jeunes bretons qui descendent très souvent en Afrique pour vendre des vieilles voitures. Nous mangeons l’équivalent d’un euro dans une petite gargote sénégalaise mais, il ne faut pas trop être regardant ! Au camping, 45 degrés à l’ombre et, le soir, à 23 heures, il fait encore un air chaud insupportable. Avant de dormir, je prends une bonne douche froide qui, ici, est tiède ! Et, avec la fatigue, je passe quand même une très bonne nuit.

    La Mauritanie 55 ° à l'ombre mais il n'y a jamais d'ombre !

    Lundi 21 octobre - Repos à Atar 

     

    Très très chaud, comme hier. A midi, je mange dans une gargote Malienne pour moins d’un euro. Puis, tout à coup, je vois passer en vélo mon ex compagnon de route, le Nantais. Il est tout noir et il a l’air anéanti lui aussi. Je l’appelle et lui demande s’il va au même camping que nous. Et non, car un gamin lui a proposé une chambre chez lui. Je l’ai revu en fin d’après midi. Lorsqu’il est retourné dans sa chambre pour prendre des affaires, il y avait une chèvre à l’intérieur car ça correspond avec des autres bâtiments. Et, quand il a voulu prendre une douche, il n’y avait pas d’eau, comme souvent ici. Lui qui croyait faire une affaire en payant moins cher ! L’Espagnol, quant à lui, est encore resté couché toute la journée. Ça ne va pas fort pour lui, il a l’air très fatigué et pense avoir la fièvre. Ce soir, je ne suis pas encore décidé, je ne sais pas si je repars demain car il fait vraiment trop chaud.

    Mardi 22 octobre - Repos à Atar

    La température est toujours très haute et, au camping la journée, il n’y a qu’une terrasse à l’ombre mais rien pour se reposer. Et, dans ma tente, il doit faire au moins 50 degrés. En ville, incroyable, tout le monde me connaît déjà. Un groupe m’appelle pour boire le thé avec eux, assis au bord de la route, à l’ombre. On discute une bonne heure. L’un d’eux rêve d’essayer Bamako. Je le lui laisse, il n’en peut plus. Très fier, il passe devant tous ses copains. Il n’en revient pas de n’entendre aucun bruit en roulant, car les leurs grincent beaucoup (normal, ils ne les entretiennent pas). En arrivant, il se prend une super gamelle car il a oublié d’enlever les pieds des cales pieds. Le soir, on se retrouve avec le Breton pour manger soit dans une gargote Sénégalaise, soit dans une Malienne, pour 150 à 200 ouguiyas (moins d’un euro, difficile de trouver moins cher). La boisson est plus chère que le repas. En Mauritanie, l’eau est plus chère que le gasoil. Je décide de partir demain alors, je prépare Bamako. Et, ce soir, c’est la course au change car je n’ai plus un rond. Ici, personne ne veut mes travellers chèques en dollars. Mais, ils adorent l’euro. Et, inutile d’aller à la banque car de partout, on vous propose de les changer au noir et à un taux bien plus intéressant que dans les changes officiels. Je voulais aussi envoyer la carte d’anniversaire d’Alexandra, qui est née le 23 octobre mais pénurie de timbres depuis plusieurs jours. Téléphone en panne sur toute la ville et, le seul club Internet a brûlé (Peut-être un virus africain). Alors, je remplis les cartes et les donne à la gérante du camping qui les enverra dès qu’il y aura des timbres (elle aura peut-être un an de plus quand elle la recevra !

    Mercredi 23 octobre (bon anniversaire Alex) - Atar -> direction akjoujt (135 Km)

    Cette nuit, j’ai dormi sur une terrasse, c’était super. Dommage que je ne l’aie pas vue avant. En plein air, j’étais beaucoup mieux que sous la tente et il y a moins de bestioles. Le matin, départ assez tôt mais la chaleur vient très vite. Je fais à peine quelques kilomètres et déjà un contrôle de police. Ils me disent que cinq minutes devant moi, il y a un Français. Décidément, nous nous suivons toujours, nous qui avions décidé de ne plus rouler ensemble ! Enfin, à l’allure qu’il doit filer, je ne devrais pas le rattraper.

    La Mauritanie 50 ° à l'ombre mais il n'y a jamais d'ombre !

    La Mauritanie 50 ° à l'ombre mais il n'y a jamais d'ombre !

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    Très beau paysage : désert de pierres entouré de montagnes, dunes de sable. De temps en temps, avec des couleurs superbes, quelques petites montées. Ensuite, du faux plat et, par la suite, un désert de sable avec quelques épineux, des huttes en paille et des maisons carrées en terre qu’on dirait désertées si l’on ne voyait pas de temps en temps quelques chèvres, dromadaires et hommes en djellabas bleues. L’eau des gourdes est brûlante et je prends un super mal de tête.

    Je mouille mon gant de toilette que je glisse sous ma casquette mais ça sèche en quinze minutes. 75 kilomètres et enfin une espèce de station, avec deux postes d’essence tout rouillés. Et, à côté, une cabane en tôle avec quelques boissons et une épicerie. Je rêvais d’un Coca, il est bouillant. J’achète de l’eau, elle est très chère, bien plus qu’à Atar. J’ai su après qu’il y avait un puits à 100 mètres. Puis, des nomades m’appellent sous leurs tentes de l’autre côté de la route, pour m’offrir les trois thés traditionnels. Je me rends ensuite plus loin ; il y a un château d’eau avec un abri en tôle.

    Que vois-je ? Mon ex-compagnon de route qui se repose ici. Tous les deux surpris, nous mangeons ensemble et essayons de nous coucher un moment à l’ombre des tôles, en nous mouillant régulièrement avec l’eau du puits. Puis, comme il n’y a qu’une seule route, nous décidons de repartir ensemble. C’est fait, nous démarrons sous un soleil brûlant jusqu’à la tombée de la nuit. Nous avons alors fait 136 kilomètres et un 4x4 Mauritanien s’arrête à nos côtés et ils nous demandent si nous voulons monter avec eux jusqu’au prochain village à 20 kilomètres. Ils nous offrent le thé. On leur demande combien ça va nous coûter, ils nous disent « rien » ! Car, avec le tourisme, les mentalités changent et ils ont maintenant la réputation de faire payer tous les services. Ils attachent nos vélos sur le toit, où nous montons aussi, les deux jambes devant le pare-brise. Et c’est parti ! Le meilleur c’est qu’en roulant, le passager nous fait passer les trois thés à tour de rôle sur le toit, en tapant chaque fois sur la carrosserie pour nous avertir ! (Je crois que les situations comme ça, ça n’arrive pas tous les jours !). En pleine nuit, il nous dépose vers une soi-disant auberge. Il y a quelques militaires armés jusqu’aux dents et une vieille femme qui nous apporte une gamelle d’eau : elle est marron. Nous faisons semblant de boire. Nous décidons de nous faire nous même à manger lorsqu’elle nous annonce le prix de la viande.

    Nous nous couchons ensuite derrière un vieux mur. Un instant après, des dromadaires viennent nous sentir. Ensuite, des vaches bossues passent à côté de nous en beuglant. Et, dans la nuit, des 4x4 pleins à craquer de chèvres et de femmes viennent se garer à côté de nous. Les hommes vont boire le thé et laissent les moteurs tourner. J’ai la fumée d’échappement dans le nez. Les fatmas s’installent par terre, pas très loin de nous, sur des nattes. Elles parlent et rigolent  beaucoup sur notre compte, avant que tout le monde redémarre, sans aucune discrétion. Ajoutez à cela des chiens qui ont aboyé sans arrêt et voici encore une nuit blanche!   

    La Mauritanie 50 ° à l'ombre mais il n'y a jamais d'ombre !

    Self service en plein désert !

    Jeudi 24 octobre - direction akjoujt -> direction Nouakchott (150 Km) 

     

    Il a fait énormément de vent cette nuit et nous sommes pleins de sable. Nos vêtements sont très sales, nous voulons nous laver, allons vers un puits à proximité mais l’eau est marron aussi. Alors, nous repartons pour akjoujt qui n’est plus qu’à 20 kilomètres, pour acheter vivres et boissons. Nous rêvons de frais, yaourt, fruits …mais, en Mauritanie, il n’y a pas grand chose à part dans les grandes villes. Et c’est très cher car tous ces produits viennent des pays voisins. Au bord de la route, un énorme camion est arrêté et trois Mauritaniens nous appellent et nous offrent le thé avec du très bon pain. Ça tombe bien, nous n’avions pas pris de petit déjeuner. Nous nous rendons ensuite à akjoujt, petite ville concentrée autour d’une mine d’or mais très pauvre. Celle-ci ne doit pas profiter aux habitants mais certainement à quelques sociétés étrangères. Nous buvons enfin un coca frais, quel pied ! Devant nous, un gamin d’environ quinze ans, légèrement handicapé mental, se fait embêter par les petits qui lui jettent des pierres pour qu’il leur courre après et ça les amuse. La vie n’a pas l’air toute rose ici. Les enfants jouent avec des pneus qu’ils poussent ou quatre petites roues en bois qu’ils poussent au bout d’un manche. Nous mangeons à midi dans une gargote, après s’être allongé sous un abri en tôle et bâche (ils appellent ça une auberge). Des nuées de gamins sont en admiration devant nos vélos mais sont chaque fois rejetés par les commerçants qui leur jettent même des pierres. Ensuite, on nous offre le thé et nous nous allongeons avec d’autres mauritaniens, à l’ombre, sur des tapis, devant une épicerie. Vu la canicule, nous allons essayer de nous reposer jusqu’en fin d’après midi et de rouler ensuite de nuit car elles sont très claires en ce moment. Nous repartons finalement à 16h30, de sorte que demain il ne nous reste plus que 150 kilomètres environ pour arriver à Nouakchott. Nous roulons jusqu’à la nuit mais elle est trop noire, nous n’y voyons plus rien. Alors nous nous arrêtons pour manger dans une vieille carcasse de voiture. Nous avons allumé une bougie et deux fois, des véhicules avec des gens du pays sont venus jusque devant nous pour voir ce qui se passait. Nous décidons enfin de repartir, moi devant avec ma lampe frontale pour éclairer et lui à l’arrière, avec mon petit phare rouge que j’ai installé sur son vélo. Beaucoup de voitures en face car c’est la veille du week-end ici. Et on se rend de Nouakchott à Atar. Nous roulons vraiment à l’aveuglette et trois fois je quitte la route et frôle la gamelle ! Vers les 22 heures, la lune se fait enfin voir et nous voyons plus clair. Alors, nous continuons jusqu’à 23h30 et dormons à la belle étoile.

    La Mauritanie 50 ° à l'ombre mais il n'y a jamais d'ombre !

    Tempête de sable

    Vendredi 25 octobre - Direction Nouakchott -> ville de Nouakchott

    (147 Km) 

     

    Nous partons assez tôt, à huit heures. Il y a une toute petite station avec une espèce d'épicerie dans une cabane en tôle mais il n’y a pas grand chose à part de l'eau. Pas de pain, juste une boîte de « Vache qui rit » qui devra faire la journée car plus rien avant Nouakchott. Du désert, que du désert, quelques dromadaires, quelques maisons carrées en terre, personne a l'extérieur. Tout le monde se tient à l'ombre sauf nous (ceux qui nous voient doivent vraiment nous prendre pour des fous). Nous buvons énormément. Nous voulons faire le maximum le matin mais nous sommes en train de payer les kilomètres d'hier, les jambes n'avancent plus. J'ai déjà bu cinq litres d'eau il ne me reste plus qu'un demi-litre. Je n'en peux plus, je rêve d'un coca frais. Plusieurs fois, nous nous sommes arrêtés vers des puits mais l'eau était très sale, avec des petits animaux crevés flottants à la surface (obligé ils ne les recouvrent pas). Plus loin, un homme et ses deux enfants sont allongés à l'ombre de leur camion, il nous fait signe. Il est vraiment le bienvenu car il nous offre le thé. Il nous donne de l'eau fraîche qui a un peu le goût du gasoil car elle est dans un bidon qui devait en contenir avant mais, tant pis, ça fait tellement du bien. Il nous indique qu'il y a un campement militaire à trois kilomètres avec de l'eau. Épuisés, nous restons avec lui encore quinze minutes, allongés sur le sol et décidons d'y aller avec tout de même un petit doute car ici, les kilomètres il n’en connaissent pas trop la valeur. Lorsque vous demandez une ville, un coup c'est 40 kilos, un coup 200, un coup 120 (et oui ils parlent en kilos) et ils n'ont pas du tout la notion des distances et du temps. Certains croient que l'on est parti de France il y a trois jours. De même, dans deux stations, alors que nous demandions de l'eau, ils nous demandaient gasoil ou essence ? Difficile de leur faire comprendre qu’il n’y avait pas de moteur ! Beaucoup de questions aussi sur les vitesses, le compteur et l'antivol. Enfin, nous repartons et celui là m’a fait mentir car, en effet, un peu plus loin, il y a un petit campement. Nous nous avançons vers les militaires armés jusqu'aux dents, ils nous saluent. Nous voyons un joli coin à l’ombre et y allons direct mais ils nous stoppent de suite en nous disant « pas là, c'est un site militaire, allez vous mettre sous l'arbre plus loin ». Ils nous donnent de l'eau fraîche et nous voila partis à pousser nos montures difficilement dans le sable pour se rendre sous un arbre en bois mais sans feuilles, juste avec des épines et un ombrage très léger. Nous n'avons même pas le courage de manger, nous n'avons que soif. Et, avant toute chose, nous nous allongeons pour essayer de nous reposer mais impossible avec les mouches et les fourmis très voraces avec, ici, trois espèces : des noires géantes, des grises métallisées (je ne sais pas la marque) et des rouges. Un black, qui a l'air d'être leur boy, nous apporte les trois thés et nous demande si nous voulons des biscuits. Impossible, nous n'avons vraiment pas faim, nous ne faisons que boire de l'eau qui, en dix minutes, est bouillante. Nous rêvons encore de boissons fraîches, yaourts, oranges, fraises, cerises, pêches, poires etc. Il n'y a rien de tout cela en Mauritanie. Notre repas de pique-nique ne change jamais : « vache qui rit », thon et du très bon pain lorsqu'il y en a. Nous restons allongés et, à 16 heures, nous essayons de nous forcer à manger car il nous reste 50 kilomètres. Le pain ne passe pas, juste la « vache qui rit ». Nous décidons de partir à 17 heures mais avant, nous allons vers le black faire le plein d'eau au puits et on lui demande de nous verser des grands seaux d'eau sur la tête, c'est tellement bon. Ensuite nous repartons sans conviction, en buvant et s'arrosant sans arrêt la tête. Je rêve d'arriver au plus vite dans cette foutue ville. Nous peinons, à peine à 20 Km/h de moyenne et puis, nouveau contrôle de police avec tout le tralala. Une meute de chiens a essayé de nous bouffer avant celui-ci et qui, heureusement, n'ont pas du nous trouver assez gras. Puis, l'éternelle question : est-ce que vous vendez vos vélos ? (Ici, ils n'ont pas d'argent mais ils veulent tout acheter). Puis, de nombreuses tentes de nomades, beaucoup de dunes et la nuit qui commence à tomber. Il est 20 heures lorsque nous arrivons en ville et nous nous ruons dans la première épicerie pour acheter un coca bien frais que nous vidons assis sur le trottoir. C'est incroyable : en écrivant ces lignes, je reprends soif. Nous trouvons ensuite un camping, une douche malheureusement pas assez froide. Nous allons manger pour la valeur d'un euro dans une rue où se baladent des troupeaux entiers de chèvres au milieu des voitures, des ordures et des magasins. Dès que nous avons fini de manger, le serveur débarrasse la table en jetant tout dans la rue (canettes en fer, serviettes, restants etc..) : c'est ça la Mauritanie.

    La Mauritanie = 50 ° à l'ombre mais il n'y a jamais d'ombre !

    Plage de Nouakchott

    Samedi 26 octobre  - repos à Nouakchott 

    Premier travail de la journée : lessive car affaires très très sales. Ensuite, je vais faire un tour en ville, où l’on voit les scènes les plus insolites que l’on puisse imaginer. Entre l’état des voitures, leurs chargements, les troupeaux de chèvres et les ânes qui se baladent au milieu de la circulation ou en plein marché, il faut vraiment le voir pour y croire. Je vais sur Internet, dans une salle aménagée dans le hall d’un hôtel car depuis Nouâdhibou je n’ai pas pu donner de nouvelles et j’en connais qui vont s’inquiéter. Je tape un grand message et malheur, comme à Tan-Tan, panne d’électricité générale. Tout est effacé, je suis écœuré. Il me dit que ça arrive très souvent alors je retenterai ma chance cette après midi si tout est remis en ordre. Nous mangeons avec le Breton dans une gargote Africaine. Il ne faut pas trop inspecter les cuisines (j’imagine un gars de la répression des fraudes, vous savez, ceux qui contrôlent l’hygiène dans nos restaurants et magasins ; ici, il se suicide sur place !!). L’eau est servie dans des bouteilles de White spirit (rincées). Ça fait bizarre…mais ce qu’il y a dans l’assiette n’est pas mauvais.

    Dimanche 27 octobre  - repos à Nouakchott (45km : plage aller-retour) 

    J’ai passé une bonne nuit. Ce matin, je commence le traitement préventif pour le paludisme car il y a quelques moustiques et bientôt le Sénégal. Cette après midi, je vais à la plage avec mon compagnon de route, le temps est légèrement couvert mais l’eau est au moins à 20 degrés. L’océan, tout le long de la côte, est très dangereux. Il ne faut pas trop s’éloigner car ça tire vers le large. Sur la plage, il y a plein de trous dans le sable. Et, lorsque nous nous allongeons sur la serviette et que c’est plus calme, de partout des crabes jaunes sortent de ces orifices et courent dans tous les sens. On s’amuse à lancer des coquillages, ils se jettent dessus. Je ne tenterai pas de dormir une nuit au bord de l’eau ! Un black d’une carrure impressionnante vient vers nous avec un grand bâton qu’il avait laissé planté dans le sable. Je lui demande ce que c’est. Il me dit qu’il pratique des arts martiaux. Je lui réponds alors que c’est inutile car lorsqu’on le voit, on n’a pas envie de l’embêter !! Il nous raconte toute sa vie ; qu’il est d’origine sénégalaise et qu’il est pêcheur de petits requins. Il vend les ailerons aux Asiatiques (because aphrodisiaque, comme tout ce qui va en Asie). Il nous dit que les Mauritaniens ne savent pas pêcher, que toutes les pirogues ici sont à des Sénégalais. A ses heures perdues, il apprend la magie noire (normal, il n’est pas blanc). Et il pratique déjà le désenvoûtement et ça marche. Il a vu Dieu en se concentrant et il lui a donné une mission. Tout ça raconté avec son parlé et son accent, nous avons passé une superbe après midi ! Ce soir, je me rends à l’adresse de la famille de mon pote « Hibou », connu à Nouâdhibou. Heureusement que j’avais fait le repérage ce matin car leurs adresses sont très vagues. Ils m’avaient dit qu’ils habitaient dans une ancienne mosquée mais ici, ce n’est pas ça qui manque ! Je suis accueilli de suite à bras ouverts ; il leur avait téléphoné avant. Après le lavage des mains rituel, je mange avec toute la famille, assis en tailleur autour d’un plat succulent de pommes de terre, avec une cuisse de poulet bouillie et sa sauce. Et, de la main droite s’il vous plait (j’en ai laissé tomber pas mal sur le tapis mais il faut bien apprendre !!) Nous discutons beaucoup de la vie ici et je suis invité à venir leur dire adieu avant de repartir de la ville.

    Lundi 28 octobre  - repos à Nouakchott (45km : plage)
     

    Re plage cette après midi. Le temps est encore couvert mais il fait très chaud et s’il y avait un drapeau, il serait vert. Le Breton est venu avec moi mais il a quitté le camping ce matin pour loger dans une famille pour payer un peu moins cher (mais en prime cafards et pas de douche). C’est drôle, depuis que nous nous sommes retrouvés ensemble en plein désert et malgré beaucoup de choses que nous n’avons pas en commun, nous nous entendons bien (comme quoi la galère rassemble les gens). Nous sommes assez différents, nous n’avons pas la même vision du voyage (je n’ai d’ailleurs pas compris la sienne !). Et, il est très économe. Mais c’est sûr que c’est un gars bien car, comme moi, il n’aime pas voir tabasser les animaux, il ramasse ses ordures et surtout, il aime Renaud (le chanteur). Ça va me faire bizarre de me retrouver seul car nous avons traversé des épreuves difficiles ensemble et partagé beaucoup de repas. Ça y est, je m’ennuie déjà. Et, c’est sûr, je repars après demain, le temps de régler mes problèmes d’argent. Cette après midi, la dernière que nous passons ensemble, nous allons voir les pêcheurs, avec des pirogues de toutes les couleurs, qui passent la première vague en les poussant à plusieurs (vu à «Thalassa»). Les femmes, habillées de robes aux couleurs éclatantes, attendent leur arrivée et se ruent, «à qui achètera la première les meilleurs poissons», qu’elles emmènent dans des énormes bassines portées sur la tête. Ce soir, je m’ennuie un peu alors je discute beaucoup avec un Mauritanien de la région de Bogué, près du fleuve Sénégal, qui travaille au camping. Il me parle de son gouvernement qui ne fait rien dans aucun domaine, que ce soit pour le sport, les jeunes ou le travail : si tu ne connais pas quelqu’un de bien placé, tu n’as pas un bon boulot, malgré tes diplômes. Ils n’ont en plus aucune couverture sociale. Si tu n’es pas en bonne santé, tu ne peux pas travailler et te tu te retrouves à la rue. Si tu tombes malade, c’est la famille qui se cotise pour te faire soigner. Pas d’assurance chômage et l’argent des aides humanitaires, ils n’en voient jamais la couleur. Par contre, le jour où Jacques Chirac est venu en visite à Atar, ils ont goudronné 12 kilomètres de route spécialement pour sa venue. Ici, tout le monde dit «dommage qu’il n’ait pas traversé toute la Mauritanie !!». Hier soir, dans la famille qui m’a reçue, ils m’expliquaient qu’ils avaient toujours de très bons rapports avec leurs voisins les plus proches car, en cas de problème, c’est eux qui étaient le plus vite disponible pour s’occuper d’eux (ça n’est plus trop le cas chez nous).

    Mardi 29 octobre  - Nouakchott (repos) 

      

    Aujourd’hui, préparatifs pour le départ de demain : un peu de lessive, révision et lavage de Bamako. Et le reste du matin à négocier le change de mes travellers chèques dollars. Personne n’en veut ici. Ils préfèrent le vrai billet qu’ils sentent entre les doigts. Pour eux, un chèque n’est pas de l’argent. De plus, la monnaie Américaine n’a plus la cote depuis quelques temps (allez savoir pourquoi…). Heureusement, ici et c’est bien vrai, rien n’est impossible. Alors, en passant par plusieurs intermédiaires, j’ai réussi à transformer mes travellers en vrais dollars puis, ensuite, en ouguiya et enfin en francs CFA. Je préfère les changer avant la frontière, où je vais certainement être harcelé de tous côtés et risque de me faire rouler dans la confusion. Ce soir, je retourne manger dans la famille Mauritau-sénégalaise pour leur dire au revoir. Et, en traversant la ville, le spectacle me surprend toujours : des taxis en état de décomposition et bondés de monde, de bagages ; des trafics Renault qui servent aussi de transport, sans portières, avec des passagers à l’intérieur, sur les côtés et à l’arrière. Lorsque l’on veut s’arrêter à un endroit, on tape des grands coups de poings sur la carrosserie. Demain matin, je vais essayer de partir avant les grandes chaleurs en direction de Rosso (frontière Sénégalaise). Je souhaiterai faire plus de la moitié du trajet dans la journée pour ne pas arriver de nuit le lendemain car, d’après les guides touristiques, c’est vraiment une ville à éviter.

    Mercredi 30 octobre  - Nouakchott -> direction Rosso (125 Km) 

    C’est parti en direction de la frontière que j’ai prévu d’atteindre demain. Il y a environ 250 kilomètres et, entre les deux, au kilomètre 110, il y a une ville que je voudrai largement dépasser aujourd’hui pour être plus à l’aise à la deuxième étape.

    En sortant de la ville, ce sont malheureusement des spectacles désolants : des décharges de partout, avec des chèvres qui broutent les papiers et des gamins pieds nus qui trient les déchets. Plus loin, des petits villages tout le long de la route et des campements. C’est très pauvre. Certains, le long de la route, fabriquent des parpaings avec un moule rempli de mortier brassé à la main. Ils n’ont pas de graviers et utilisent des coquillages à la place. Le mélange ne doit pas être très riche car beaucoup de murs fendent ou s’écroulent. Tous ces parpaings sont vendus au bord de la voie.

    En bordure, on voit énormément de chèvres, dromadaires ou ânes morts qui ont du prendre des coups de camions et qu’on laisse ici. Ils sont jusqu’à décomposition complète. Finalement, pour eux, vu la vie qu’ils mènent, ça doit être la meilleure chose qu’ils puissent leur arriver.

    Plus loin, la nature devient plus belle : paysages de dunes avec quelques épineux, de jolis petits villages et beaucoup de dromadaires qui traversent la route ça et là. L’eau de mes gourdes est bouillante, je vois deux femmes qui tirent de l’eau d’un puits. Elles m’appellent en rigolant. Je m’arrête et fais demi-tour et là elles ne rigolent plus. Elles ont, au départ, le réflexe de s’enfuir.

    Je m’approche du puits et tire un seau d’eau avec une corde et me le vide sur la tête. Elles sont de nouveau pliées de rire et plaisantent beaucoup sur mon compte. Dix minutes après, je suis déjà tout sec. Je trouve d’autres puits mais ils sont tous fermés avec des cadenas.

    Au bout de 80 kilomètres, je décide de m’arrêter. Il y a plein de campements avec des grandes tentes Maures. Je m’avance vers l’une d’elle. Tout de suite on m’appelle et on me fait signe de rentrer à l’ombre. Dedans, c’est très propre : de belles nattes avec des coussins. On m’en amène deux ou trois pour que je me repose. Ensuite, on m’apporte une cuvette spéciale pour le laver des mains avec un couvercle troué dessus et du savon. Et puis on me verse de l’eau dessus afin que je me lave.

    Après, on me donne un grand bol en bois d’olivier avec du lait caillé sucré, bien frais, de dromadaire. Je me régale mais il y en a au moins un demi-litre alors, je le passe au suivant, qui me répond négativement et me fait comprendre que c’est tout pour moi ! Ensuite, un gamin m’apporte un grand pot d’eau de puits très fraîche. Depuis hier, je ne me prends plus la tête avec le micropur. Je la bois telle qu’elle. Je verrai bien le résultat.

    Imaginez-vous, lorsqu’on vous offre à boire, de dire à la personne : attendez, je mets ma pilule pour désinfecter et je bois dans deux heures !! De toute façon, il faudra bien s’habituer car, à mon avis, ça va être de pire en pire. Lorsqu’ils sortent l’eau du puits, ils la filtrent sommairement et la laissent reposer un peu.

    Après cet apéro local, tout le monde s’allonge alors je fais pareil et me surprends même à faire un petit somme. Et, je m’entends ronfler, ça me réveille en sursaut ! Il n’y en a plus que deux qui dorment, les autres prient dehors. Un gamin vient les réveiller en leur faisant comprendre que c’est l’heure de la prière et lui-même prie à son tour. J’avais oublié de vous dire, après le lait caillé, il y a eu les trois thés, avec tout le rituel qui l’accompagne.

    Il est maintenant 14 heures et on me rapporte la cuvette pour me laver les mains. Et puis une femme apporte un grand récipient creux avec du tout petit riz ressemblant à de la semoule cuite avec un peu de viande. Et l’on mange ça assis en cercle, en tailleur, de la main droite avec laquelle il faut faire des boulettes et ce n’est pas très facile. Seul les hommes mangent ici et en premier. Les femmes, elles, mangent ailleurs et après les hommes (de même que la prière). Ensuite, tous ont fini de se rassasier, il en reste beaucoup dans le plat et ils me disent de finir. Là, j’ai vraiment bien mangé.

    Après le repas, le plus ancien me fait voir, en crochetant ses deux index «ça c’est l’alliance entre la France et la Mauritanie». Ils ont simplement quelques chèvres, quelques zébus et dromadaires. Ils attendent que le temps passe en buvant le thé plusieurs fois par jour et ils n’ont pas l’air malheureux. Je leur montre ensuite quelques photos de paysages français, certains avec de la neige ; des photos de famille. Et je leur dédicace une belle photo des monts d’Auvergne, avec un paysage très verdoyant et de belles vaches. Ils m’apportent à leur tour sur un papier un petit mot gentil et un bonbon. Et, ensuite, il refait le thé. Une séance dure environ trois quarts d’heure. Ils mettent plusieurs verres et le thé est versé de très haut dans le premier. Celui-ci est versé ensuite de très haut dans le deuxième puis le troisième. Le tour des verres est ensuite rincé avec une théière d’eau et tous les verres de thé sont renversés dans la théière et ça recommence, pour l’oxygéner et mélanger le sucre afin de faire ressortir toute sa saveur.

    C’est aussi un moment très convivial. Une jeune fille d’environ 14 ans est à l’extérieur et regarde à travers les tentures de la tente. L’ancien lui fait signe de rentrer et me fait comprendre qu’elle est sourde et muette. Elle me montre mon carnet de bord et me marque un petit mot gentil. Je leur montre ensuite mes cartes routières et ils ont l’air de découvrir, très étonnés, ce qu’il y a autour d’eux. Il est déjà 16h30 au dernier thé. Moi qui voulais taper des kilomètres, il m’en reste encore 32 jusqu’à la ville où je voulais me ravitailler et dépasser pour dormir dans la campagne. Je fais donc mes aux revoir et leur fait cadeau du guide de la Mauritanie et c’est reparti, en essayant de tenir une bonne moyenne. Tout le long, plein de petits villages où l’on m’appelle pour que je m’arrête. Dommage, je suis obligé de refuser sinon je ne repars plus.

    Moi qui appréhendais ce pays, après tout ce que j’avais entendu et lu. Et, finalement, je n’ai jamais trouvé un endroit aussi sûr et accueillant. Ai-je eu de la chance ? Ici, ils aiment beaucoup notre président car il a refusé de s’allier aux américains lors des nouveaux conflits avec l’Irak. Maintenant, le paysage est plus verdoyant en se rapprochant du Sénégal. Il y a plus de troupeaux de zébus et, toujours, des chèvres et des dromadaires. De temps en temps encore, de belles dunes couleur or percent au milieu des épineux. J’arrive à Tiguent à 18h15 et me dépêche de faire quelques courses pour demain. Je cherche aussi un coca. Le commerçant essaie de me rouler sur le prix : 200 Ouguiya au lieu de 150. Je refuse. Il insiste et finalement, nous tombons d’accord. Ensuite, une nuée de gamins qui m’appellent à tout va. Alors, je pars vite. Certains m’accompagnent à vélo.

    La route est vraiment pourrie, avec des trous énormes de partout et ceci annoncé sur 30 kilomètres. La nuit commence à tomber et j’y vois de moins en moins bien alors je me dirige vers le premier campement. Je tombe sur des femmes qui ont peur de moi et ne comprennent pas un mot. Ils sont des dizaines de gamins, idem. Et enfin sort un vieil homme qui parle un peu français. Je lui demande pour monter ma tente. Il me dit oui, où je veux. Alors, je m’éloigne de la route et traverse un troupeau de chèvres pour aller camper dans les dunes, au milieu des épineux. J’espère que demain, Bamako ne sera pas à plat. J’essaie de manger dehors, avec ma lampe frontale mais des milliers d’insectes, d’une taille démesurée, m’assaillent alors, je me réfugie vite sous la moustiquaire. Aujourd’hui, j’ai failli faire une grosse gaffe : offrir mon transistor à la jeune fille sourde et muette. Heureusement, j’ai réagi à temps pour lui donner, à la place, le guide de la Mauritanie !

    La Mauritanie = 50 ° à l'ombre mais il n'y a jamais d'ombre !

    Village Mauritanien

    La Mauritanie = 50 ° à l'ombre mais il n'y a jamais d'ombre !

    Accueil dans une tente Maure, je me désaltère avec du lait caillé de dromadaire

    Jeudi 31 octobre  - Tiguent -> Rosso (120 Km) et Rosso -> St Louis (93 Km en minibus) Sénégal

     

    C’est parti de bonne heure pour Rosso. Il faut absolument que j’arrive tôt dans cette ville annoncée plus qu’hostile. Ce matin, lorsque je suis passé devant le campement, on m’a vraiment regardé avec curiosité et les petits enfants s’enfuyaient, apeurés, comme dans beaucoup de petits villages ici dans le Sud.

    La Mauritanie = 50 ° à l'ombre mais il n'y a jamais d'ombre !

    La Mauritanie = 50 ° à l'ombre mais il n'y a jamais d'ombre !

    La Mauritanie = 50 ° à l'ombre mais il n'y a jamais d'ombre !

    Dernier campement en Mauritanie

     

    Ça roule bien pendant 80 kilomètres : très beaux paysages, beaucoup d’épineux très verts se détachent du sable doré, des oasis avec des grands palmiers, quelques vallées qui ont du être inondées par les dernières pluies et où l’herbe a poussé ; beaucoup de troupeaux avec des animaux qui traversent soudainement la route ; souvent des cadavres au bord de la route (ceux qui n’ont pas eu le temps de traverser). Vers midi, une tempête de vent de sable se lève, accompagnée d’une chaleur torride. Je n’avance plus. Je n’ai plus de jambes et plus à manger. Au bord, plein de petits abris en tôle qui sont des épiceries. Je m’arrête mais, il n’y a rien : pas de boîte de thon, pas de pain, pas de coca. Je vais alors un peu plus loin. Là, je trouve un morceau de pain dur et une boîte de sardines chaude qui feront l’affaire avec ma «vache qui rit» chaude également. Dehors, il y a une tente. Le  commerçant me dit d’aller me reposer. Il m’apporte un coussin, un matelas et un thé. Lui aussi vient se reposer à mes côtés avec un de ses collègues. Au bout de quelques minutes, je suis le spectacle d’une vingtaine de gamins qui sortent de l’école. Tous me regardent manger. Alors, ils les chassent avec une espèce de feuille de roseau, qu’il fait claquer comme un fouet à plusieurs reprises. Je ne me repose pas très longtemps car, à l’allure où je roule, je ne serais jamais à Rosso avant la nuit. Je repars enfin en faisant une petite halte vers une épicerie à 500 mètres, qui a du Coca. J’en avale deux de suite. La femme est en train de faire mijoter des pâtes dans une grande gamelle rouillée et me demande si je veux manger. Ce n’est pas l’envie qui me manque mais je n’ai pas le temps et je reprends la route qui se transforme en montagnes russes. Toujours de grosses rafales de vent de sable en pleine face et j’avance très péniblement. Mon maillot est devenu rouge, de la couleur de la terre, ainsi que Bamako et ses sacoches. J’arrive à Rosso en fin d’après midi, complètement fourbu et là, ce que j’appréhendais arrive : le harcèlement commence. Avec la fatigue, je le supporte encore moins. Et, comme je ne me laisse pas faire, je me fais agresser verbalement. J’ai failli me  battre et me faire embarquer par un policier, très remonté, qui commençait à me tirer par le bras. J’ai échappé à tout : argent pour le passeport par un faux policier, assurance bidon pour le vélo, prix du bateau multiplié par cinq, taxe communale…etc. Mais mon stress est au maximum. Je traverse enfin le Sénégal en pirogue et re belote, de l’autre côté, les rabatteurs attendent de pied ferme. Énervé, j’envoie balader tout le monde et m’empresse de prendre un bus pour St Louis car il est déjà très tard et j’en ai vraiment marre. Je regrette amèrement de ne pas être passé par Bogué comme je l’avais prévu au départ. Pour le bus, re discussion sur le prix, que je fais diviser par quatre. Ensuite, il faut attendre qu’il soit plein et ici, ce n’est pas un fin mot. Nous partons de nuit et, un kilomètre plus loin, contrôle de douane. Le contrôleur monte sur le toit avec le chauffeur et lui fait défaire tous les bagages ainsi que ceux qui sont dans les soutes et ce n’est pas une mince affaire ! Après toutes ces péripéties, nous arrivons tout de même à St Louis. Et, à l’entrée de la ville, contrôle de l’état du bus par la gendarmerie ainsi que des papiers. Ça dure encore assez longtemps. Ensuite, le pauvre bataille énormément à repartir . Il parvient enfin à la gare routière où les gamins s’empressent pour m’aider à descendre Bamako. J’envoie tout le monde sur les roses car je suis très fatigué. Je m’empresse de trouver au plus vite une auberge dans le centre ville et là, incroyable : dans le dortoir où je me rends, il y a un Japonais et l’Espagnol avec qui j’ai pris le train en Mauritanie (le monde est vraiment petit !!). Les mauvais moments sont passés alors je prends une bonne douche froide et je me rends dans le petit resto d’à côté, où je mange une bonne omelette aux crevettes et j’avale un litre de Coca. Il est 23 heures passées. Cette après midi, sur la route de Rosso, un véhicule 4x4 s’est arrêté pour me demander si je n’avais besoin de rien. Il y avait un français avec un VTT sur le toit : il se rendait à St Louis et compte me retrouver dans cette ville car il souhaiterait faire le trajet Sénégal Mali avec moi. Même ici, on ne peut pas être tranquille !

     

     


     

     

     

      

     

     


     

     

     

     

     

     


     

     


     

                                                                                                                                                                                            

     


     

     

     

     



  • Commentaires

    1
    M. ELMAOULOUD
    Mercredi 7 Septembre 2016 à 10:45

    Bonjour

     

    Vous n'avez pas été bavard sur la culture, l'hospitalité et, surtout, la sécurité.

    Qu'avez-vous retenu de ce que vous avez vu de cela?

    Êtes-vous prêt à refaire la traversée de la Mauritanie?

    Rassurer les autres qui veulent certainement voir les beaux paysages que vous avez vus et rencontrer les gens simples que vous avez rencontrés; rassurer les qu'ils peuvent profiter de votre expérience sans risque.

    Même moi qui suis mauritanien, vivant en Mauritanie, j'ai ressenti plus de confiance à travers votre journal de route sur la sécurité chez nous.

    Je vous remercie et vous félicite pour ce voyage agréable.

     

    M. ELMAOULOUD

    Agent de voyage agréé IATTA

     

    m.elmaouloud@gmail.com

     

     

     

     

     

     

     

     

     

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